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On peut dire que finalement, le délire égotiste de McAfee lui aura coûté la liberté, même momentanée. Même en se retirant sous les palmiers, sa semi-retraite dorée aura été émaillée par les incidents et les événements suspects, qui ont amené les autorités à s’intéresser à son cas, notamment il y a quelques semaines quand son voisin a été assassiné chez lui d’une balle dans la tête…
Après s’être caché sous le sable, la tête dans un carton, puis dans la jungle, puis chez lui et après au Guatemala, John McAfee a été arrêté grâce, très probablement, à la bévue de l’un des journalistes du magazine Vice qui a posté sur le site une photo du rédacteur en chef Rocco Castoro avec le fugitif. Problème, cette photo prise par un iPhone 4S contenait des métadonnées qui donnent la localisation géographique précise sur le lieu de prise de cliché. Malgré une tentative d’embrouillage en règle de la part de McAfee et Castoro, l’information aura eu le temps de faire le tour du web et de rapidement intéresser la police guatémaltèque qui a fini par retrouver le millionnaire suspect.
Peu de temps après McAfee a été victime de deux malaises cardiaques mineurs qui l’ont amené à être hospitalisé, avant d’être placé en détention. Les autorités locales ont refusé sa demande d’asile et il devrait bientôt être extradé vers Belize, où il sera fixé sur son sort mais très certainement incarcéré suite à sa tentative de fuite.
L’histoire en deviendrait drôle si elle n’impliquait pas le meurtre d’un homme. Manifestement perché, l’ancien magnat de la sécurité informatique s’est transformé en monstre médiatique et héros de romans d’aventures. Le pire dans tout ça c’est que personne à l’heure actuelle ne peut apporter la preuve de la culpabilité de McAfee, ni réellement le dédouaner du crime. L’enquête est toujours en cours et actuellement des examens balistiques et médico-légaux sont menés par les spécialistes béliziens. Reste que plane une interrogation : McAfee a-t-il fait le bon choix que de médiatiser sa cavale ?
En tenant un blog et en répondant aux demandes d’interviewes des journalistes avec lesquels il gardait le contact depuis des années (notamment chez Wired, dont l’édition de janvier lui consacrera plusieurs pages), McAfee a au choix soit sauvé sa peau, soit causé sa perte. S’il est innocent et si doutes sur sa sécurité sont avérés, il sortira grandit de l’affaire. S’il est coupable, on ne pourra que blâmer son désir de popularité…et Vice ! Car en commettant une faute journalistique mineure mais significative, le rédacteur en chef du magazine s’est rendu complice d’un suspect de meurtre en cavale et/ou de la police guatémaltèque. Seule l’histoire dira si Castoro pourra s’enorgueillir de son reportage à vocation sensationnaliste ou s’il regrettera d’avoir directement causé l’arrestation d’un homme tourmenté et instable.
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